Monday, April 14, 2008

Le scaphandre et le papillon - L'oeuvre littéraire versus l'oeuvre cinématographique

Le scaphandre et le papillon
de Jean-Dominique Bauby



L’œuvre littérature versus l’œuvre cinématographique


L’œuvre littéraire :
Titre : Le scaphandre et le paillon
Auteur : Jean-Dominique Bauby
Année de sortie : 1997
Maison d’édition : Pocket

L'oeuvre cinématographique:
Réalisateur : Julian Schnabel
Année de sortie : 2007
Maison de production : Pathe Renn
Acteurs principaux : Mathieu Amalric, Marie-Josée Croze, Max Von Sydow, etc.


Qui n’a jamais entendu l’expression populaire : « Il faut toujours lire le roman avant de regarder le film, sinon la déception sera au rendez-vous. »? Par mes expériences personnelles, je peux même témoigner de la vérité de cette expression, mais celle-ci n’est plus, à mes yeux, absolue. En effet, au mois de janvier dernier, j’ai découvert le bijou cinématographique de Julian Schnabel Le scaphandre et le papillon. Pendant plusieurs jours, j’ai été marquée par les prises de vue ravissantes de la caméra et les relations touchantes entre les personnages. Une cinéphile accomplie, je n’étais pas la seule à partager cet avis. Effectivement, le film a récolté plusieurs prix dont ceux du meilleur film en langue étrangère et du meilleur réalisateur aux Golden Globe au début de l’année 2008.

Par sa mise en scène, le réalisateur m’a transmis ce que le héros, Jean-Dominique Bauby, a vécu en tant que prisonnier de ses facultés inexistantes parce que celui ne pouvait véritablement pas bouger. À vrai dire, les premières séquences, filmées à travers le regard de Bauby, dans leur mouvement constant, m’ont permis de voir et de comprendre le symbole du désarroi qui étouffe le personnage principal. Cette expérience bouleversante et impressionnante que j’ai vécue au début du film n’est pas véhiculée de la même intensité dans les premières pages du roman. Dans le prologue, Bauby offre une description de sa situation immédiate qui est beaucoup moins émouvante que la mise en scène de l’œuvre cinématographique : « Derrière le rideau de toile mitée, une clarté laiteuse annonce l’approche du petit matin. J’ai mal aux talons, la tête comme une enclume, et une sorte de scaphandre qui m’enserre tout le corps ».

Dans le film, Julian Schnabel m’a fait découvrir par le regard et les pensées du héros les relations entre celui-ci et les différents personnages. Ce dernier demeure intérieurement vivant grâce aux échanges significatifs qu’il a avec son ex-conjointe, ses soignantes et son père. La relation entre le Bauby et son père est diablement émouvante. Les jeux de rôle des deux auteurs (Mathieu Amalric et Max Von Sydow) sont saisissants à couper le souffle. Dans le livre, seulement les sentiments de l’auteur sont ressentis « Je profite de Sandrine pour avoir quelques proches en ligne et saisi au vol des brides de vie, comme on attrape un papillon. Mon père explique ses difficultés à tenir ses jambes. Il traverse vaillamment sa quatre-vingt-treizième année. Je me demande souvent quel effet ont ces dialogues à son sens unique sur mes interlocuteurs. Moi, ils me bouleversent. »

Dans un premier temps, les prises de vues magnifiques et, des fois, dérangeantes, m’ont donné la chance de mettre dans la peau du héros afin de ressentir son étouffement constant. Dans un autre temps, les relations entre Bauby et les autres personnages m’ont permis de mieux comprendre l’intelligence, l’affectivité, les souvenirs et l’imagination du malade dans les pages de son roman biographique Le scaphandre et le papillon.

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